A Bruxelles, les acteurs de l’enseignement ne manquent pas: il y a une série de pouvoirs organisateurs publics ( les Communautés, les Commissions communautaires, les Communes) et libres (avec notamment côté francophone le SEGEC et la FELSI) mais il y a avant tout la présence simultanée des deux grandes Communautés de ce pays, soit la Communauté flamande et la Communauté française.

Toutes ces écoles sont soumises à des obligations renforcées d’enseignement de la seconde langue (soit le français ou le néerlandais).

En effet, en application d’une loi de 1963, à Bruxelles, l’enseignement de la seconde langue doit commencer plus tôt (dès le deuxième degré alors qu’il commence en 5e année primaire ailleurs) et est plus intensif (3 heures au deuxième degré et 5 heures au troisième degré, alors que la loi prévoit un maximum de 3 heures à partir de la 5e année ailleurs). L’organisation de ces cours renforcés de langue par les écoles bruxelloises n’est toutefois pas totalement prise en charge financièrement par la Communauté française… j’ai déjà eu l’occasion d’interpeller la Ministre à ce sujet.

A côté de cela, Bruxelles dispose d’opportunités uniques: en effet, sur un même territoire, dans les mêmes communes, dans les mêmes quartiers voire dans les mêmes rues, on trouve à la fois des écoles où l’on enseigne en français et des écoles où on enseigne en néerlandais! Il est donc si simple d’imaginer d’améliorer l’enseignement des langues en permettant des échanges d’élèves ou d’enseignants ou en organisant des activités communes entre ces écoles… d’autant qu’on connaît l’enjeu de la connaissance des langues à Bruxelles.

Ainsi, un accord avait été conclu entre Communautés pour permettre des échanges d’enseignants pour des cours de langue via des partenariats conclus entre écoles francophones et néerlandophones. Alors que l’objectif annoncé était d’arriver à 30 partenariats (soit 2×30 écoles) et qu’en 2008-2009 19 partenariats avaient été conclus, lors de l’année scolaire 2010-2011, seuls 5 partenariats avaient été engrangés et je viens d’apprendre que pour cette année, seules 2 écoles poursuivent l’expérience…

Les causes de désaffection ont été analysées et étaient somme toute prévisibles: les écoles rencontrent des problèmes administratifs, des difficultés de contact, des différences de méthodologie, de calendrier, des difficultés liées à la présence de nombreux élèves dont ni le néerlandais, ni le français ne sont la langue maternelle…

Aujourd’hui, les Ministres de l’enseignement réfléchissent alors à de nouvelles formules d’échanges

La présence d’écoles néerlandophones et francophones à Bruxelles est un atout formidable et doit être utilisé comme tel! Ne pas en tirer parti est désolant. Les écoles doivent donc être concrètement et d’urgence soutenues pour tirer parti de cette opportunité et pour nouer des partenariats qui marchent. Pour Bruxelles et ses habitants, pour ses élèves et pour ses enseignants.