Il y a quelques jours, la presse s’est fait l’écho de descentes de policiers, accompagnés de chiens renifleurs, dans le cadre d’opération anti-drogues dans les écoles. Ce type d’interventions, où les élèves et leurs affaires sont reniflés un à un, serait en hausse ces dernières années, passant de 64 en 2007 à 157 en 2012. C’est interpellant.

La prévention des assuétudes en milieu scolaire est certes une question délicate. Elle est d’ailleurs encadrée par plusieurs circulaires. Le rôle des uns et des autres doit être clairement rappelé et servir de boussole. L’école est un lieu d’éducation des jeunes, y compris sur les questions liées aux assuétudes et à la toxicomanie. Même les règles disciplinaires qui y règnent s’inscrivent dans une perspective éducative. La police quant à elle remplit un rôle de contrôle et de sanction, dans l’ensemble de la société. Ce sont des rôles qu’il faut bien distinguer et des acteurs qu’il ne faut pas confondre.

Les circulaires envoyées aux écoles rappellent la primauté de la prévention et les dangers de la confusion entre la prévention et le sécuritaire. Elles listent également les acteurs et partenaires privilégiés (PMS, services de promotion de la santé à l’école…) des écoles confrontées à des problèmes d’assuétudes de leurs élèves. L’école a d’ailleurs intérêt à s’ouvrir aux acteurs qui l’entoure, y compris sur la question de la consommation de drogues. Enfin, la collaboration avec la police y est également envisagée, mais toujours à la demande de l’école, et en dernier recours.

Même si elles ne sont pas spontanées mais interviennent donc à la demande des directeurs, ces descentes semblent pourtant augmenter, et peuvent être utilisées par les écoles comme un moyen de rassurer voire de séduire les parents, et ceci au détriment de la fonction éducative de l’école et de la dignité des élèves, qu’ils soient concernés ou non par la toxicomanie. Je pense qu’il faut rappeler que même dans l’hypothèse où une descente de police est nécessaire, l’intervention doit rester strictement proportionnée au regard de l’objectif poursuivi, et éviter la stigmatisation des élèves. Cette responsabilité repose tant sur la police que sur la direction qui fait appel à la police.

C’est la raison pour laquelle j’ai interrogé la Ministre Simonet à ce sujet récemment, vous en trouverez le compte-rendu ici.