Vous l’aurez sans doute appris dans les médias, aujourd’hui avait lieu la dernière séance du parlement bruxellois, séance à l’ordre du jour de laquelle l’ordonnance spéciale sur le décumul n’a pas été inscrite.

D’autres ont expliqué avant moi les péripéties qui font que ce texte n’a pu être rédigé qu’en toute fin de législature.

Malgré donc la célérité avec laquelle nous avons rédigé ce texte, une fois l’autonomie constitutive acquise, malgré l’accord de majorité, malgré un avis du Conseil d’Etat rendu dans les délais et qui nous permet d’adopter un décumul qui – certes – ne serait pas entré en vigueur immédiatement, nos partenaires de majorité n’ont pas accepté que ce point soit inscrit à l’ordre du jour.

Comme je l’ai déjà dit, trop souvent le renforcement de notre Région est freiné – de l’intérieur ! – par un conservatisme qui adopte les couleurs de la défense de l’intérêt ou du pouvoir local. Trop souvent, au Parlement bruxellois, la défense de l’intérêt des communes (et plus singulièrement de celle dans laquelle l’orateur exerce une fonction exécutive) est invoquée pour s’opposer ou bloquer des projets régionaux, dont l’intérêt dépasse les frontières des communes

Des exemples ? Le renforcement de la démocratie locale, le vote électronique, l’aménagement du site des Dames Blanches à Woluwé-Saint-Pierre, l’agence régionale de stationnement, la tramification du 71…

Cette tension entre intérêt communal et régional est un problème typique des Villes-Régions, dans un Etat fédéral. Et si la 6e réforme de l’Etat apporte une évolution remarquable à cette situation, inspirée essentiellement d’ailleurs d’Ecolo et de Groen, je ne peux que regretter que, à l’inverse de ce qui se fait dans d’autres Villes-Régions, à Bruxelles, on renâcle encore trop à prendre ce problème à bras le corps.20140425_182942

La décumul était donc une opportunité d’avancer. L’opportunité de sortir des conflits d’intérêt et de loyauté auxquels les députés-bourgmestre, les députés-échevins ou les députés – présidents de CPAS ne peuvent qu’être confrontés. De sortir de cette situation de contrôleur/contrôlé dans laquelle ils sont également. L’opportunité aussi pour chacun, membre de l’exécutif local ou député régional, de se consacrer pleinement au mandat confié par les électeurs. Une opportunité enfin d’élever le débat régional à sa juste hauteur.

Une opportunité manquée donc.

Mais… on ne désespère pas !