On l’a encore entendu cette semaine, l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles se situe à la traine des pays de l’OCDE, tant en termes de performance moyenne, qu’en terme d’égalité.
Notre enseignement, loin de participer à la résolution des inégalités sociales, les reproduit. C’est une réalité à laquelle on ne peut se résoudre.
Pour rencontrer cette situation, plusieurs pistes doivent être suivies. C’est le sens de la proposition de tronc commun, qui est au cœur de l’appel d’Emily, dont je vous ai déjà parlé. C’est aussi pour cela que, à l’initiative de ma collègue, Bénédicte Linard, une résolution pour améliorer la formation continue des enseignants a adoptée mercredi dernier au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
On ne réduira pas la fracture scolaire sans donner aux enseignants les outils nécessaires pour comprendre les réalités (culturelles, linguistiques, sociales…) diverses de leurs élèves, et sans leur donner les moyens d’adapter leurs pratiques à ces réalités.

Une récente étude intitulée « Ecole maternelle, pauvreté et diversité culturelle. Mieux préparer les futurs instituteurs et institutrices préscolaires au soutien des enfants de milieux précarisés »  l’illustre parfaitement et s’achève d’ailleurs par une série de propositions concrètes.
La formation des enseignants doit donc être repensée en ce sens, tant avant l’entrée en fonction (formation initiale) que la formation en cours de carrière (formation continue).
C’est sur ce deuxième aspect que se penche la résolution proposée par Bénédicte, après que de nombreux acteurs de la formation continue ont été auditionnés en Commission.
Elle demande notamment au Gouvernement de :
•    Développer la formation continue comme outil d’implémentation des réformes dans les écoles et comme levier de la mise en projet collective des équipes éducatives ;
•    Assouplir davantage les dispositifs de formation afin de faire en sorte que la formation en cours de carrière puisse aussi être l’occasion de permettre des temps d’échange au sein d’un degré, d’une branche, d’une école, d’écoles voisines ou, le cas échéant, d’un bassin scolaire, sur les leviers et les obstacles face aux difficultés partagées;
•    Permettre davantage de formations données par des personnels de l’enseignement de terrain chevronnés et centrées sur des échanges collectifs relatifs à l’articulation entre difficultés et solutions pratiques, d’une part, et théorie, d’autre part;
•    Réorganiser et renforcer les offres de formation relatives au continuum entre l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire de façon à ce qu’elles permettent effectivement des échanges entre les enseignants des deux niveaux;
•    Faire en sorte qu’à l’avenir l’enseignant devienne davantage acteur de sa formation en modulant quantitativement et qualitativement l’obligation de formation en cours de carrière en fonction des besoins évolutifs des enseignants au cours de leur carrière et en fonction de leur formation initiale et de leur bagage disciplinaire et pédagogique ;
•    Permettre plus de souplesse dans l’organisation et la valorisation des formations suivies en dehors du temps scolaire.
Le texte complet de cette résolution est disponible ici.