Comme c’est le cas aux autres échelons de pouvoir, la Région, pour réaliser ses missions, peut s’appuyer sur une administration, mais aussi sur des structures plus autonomes, comme celles qu’on appelle les organismes d’intérêt public (OIP). Les plus connues sont la Stib, le Port de Bruxelles, ou encore Actiris.

La plupart de ces organismes sont gérés par des représentants des partis politiques, désignés par le gouvernement. Les élections de mai dernier ayant provoqué des changements dans le paysage politique bruxellois, le gouvernement a procédé à de nouvelles désignations.

Mais alors qu’il est de tradition de procéder à ces désignations sur la base du poids de chaque parti, et par conséquent d’assurer une représentation minimale de l’opposition, la nouvelle majorité PS-FDF-cdH a décidé de rompre avec cet usage, et de ne désigner que des représentants des partis au pouvoir.

Cela peut sembler anecdotique, mais la présence de l’opposition est un gage de transparence et de pluralisme. Elle permet d’organiser un contre-pouvoir et d’éviter les tentations ou apparences de « petits arrangements entre amis « .

Ce lundi, j’ai donc interrogé le ministre-président sur ce revirement d’attitude, d’autant plus surprenant que cette majorité annonçait en juillet dernier vouloir « révolutionner la gouvernance ».

Pour la petite histoire, j’en ai profité également pour lui demander ce qu’il en était des éventuelles incompatibilités entre certaines fonctions. Chez Ecolo, vous le savez, nous avons un principe : une personne = un mandat public. Ce qui veut dire qu’un échevin ou un bourgmestre ne peut pas être  aussi parlementaire, ou président d’un OIP. Ce principe, pratiqué par Ecolo, n’est malheureusement pas coulé dans la loi… mais il existe néanmoins quelques règles pour limiter les rémunérations des mandats, ou même la concentration du pouvoir. J’ai donc demandé si ces règles avaient bien été respectées. Sur ce point, le Ministre-président s’est dégagé de toute responsabilité, en indiquant que c’était aux organismes dans lesquels les personnes étaient désignées de vérifier si tout était en ordre, et aux personnes concernées de choisir…

Sur la représentation de l’opposition en revanche, un consensus semble se dessiner, puisque les représentants du MR et du FDF ont indiqué que cela leur semblait être une exigence démocratique, et que le Ministre-président (PS) a dit être ouvert à ce qu’une législation soit mise en place. Je déposerai donc prochainement une proposition d’ordonnance sur le sujet, en espérant que les discours des autres formations politiques se traduiront en actes concrets !