Tout récemment et sous l’impulsion de mon groupe, le Parlement francophone bruxellois a organisé une matinée d’étude intitulée « Quand la Belgique va-t-elle faire face à son passé colonial?». Cela a été l’occasion de rappeler à quel point l’enseignement de l’histoire coloniale belge est un enjeu crucial et actuel.

En effet, la méconnaissance de cette période, avec les croyances, les non-dits et silences qui lui sont encore trop souvent associés, a engendré une série de préjugés et de discriminations qui persistent dans notre société. Ces derniers peuvent non seulement imprégner les représentations de tous les jeunes, mais aussi avoir un impact sur le développement identitaire de certains d’entre eux, en particuliers les belgo-africains.

Notre enseignement se doit de participer à la transmission de cette connaissance et à la déconstruction de ces préjugés. Et donc a minima aborder clairement cette période de notre histoire.


C’est pourquoi j’ai interrogé tout récemment Joëlle Milquet à propos de la place qui est réservée à notre passé colonial dans notre enseignement et dans le cadre de la formation initiale de nos futurs enseignants d’histoire et de géographie.

Face à sa réponse, je suis cependant restée un peu sur ma faim. En effet, la ministre s’en est tenue à des orientations très générales, renvoyant à un kit pédagogique envoyé il y a quelques années et dont l’utilisation est incertaine, aux réflexions en cours dans le cadre du Pacte d’excellence, au cours de citoyenneté ou, plus précisément, à la redéfinition des référentiels du cours d’histoire.

C’est donc un dossier qu’il faudra suivre de près dans les prochains mois, pour que ces pistes se réalisent, mais aussi pour que les outils et initiatives pédagogiques les plus concrets soient développés, mis à disposition des écoles et réellement utilisés par celles-ci tant il s’agit d’un sujet où histoire, actualité et cohésion sociale se mèlent.