Une des première mesures adoptées par le gouvernement PS-CDH de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vous vous en souviendrez, a été d’augmenter les frais d’équivalences de diplômes.

Un an après l’entrée en vigueur de cette mesure, j’ai tenu à interroger la Ministre de l’enseignement à ce sujet, pour faire le bilan de cette mesure. Ce n’est rien de dire qu’il est négatif.

Si la recette totale récoltée par cette augmentation reste à ce jour confuse, alors qu’elle était la motivation essentielle du gouvernement, les effets de la mesure sont à ce stade les suivants :

  • le service des équivalences n’a pas été renforcé. La Ministre me répond qu’elle a demandé un rapport pour améliorer le fonctionnement du service, qu’on essaye de l’humaniser mais que des progrès doivent encore être accomplis. La nécessité de renforcer et stabiliser le personnel du service est pourtant une évidence. Elle est répétée chaque année par le Médiateur de la Fédération Wallonie-Bruxelles et était d’ailleurs même promise par le gouvernement en compensation de l’augmentation des frais d’équivalences… Rien donc, alors même que la charge de travail ne va certainement pas diminuer, vu l’arrivée des migrants.
  • En outre, on pouvait s’y attendre : cette augmentation des frais d’équivalence de diplômes se reporte, pour les plus précarisés,  sur les personnes qui les aident, soit des proches, les écoles ou les CPAS, qui assument déjà par ailleurs la traduction des documents nécessaires. Cette mesure constitue donc un report de charge de la Fédération Wallonie-Bruxelles vers d’autres services publics (CPAS et donc communes, écoles). La Fédération Wallonie-Bruxelles fait donc elle aussi assumer ses mesures d’économie par d’autres, qui soutiennent les plus précarisés en première ligne. A la question de savoir si, comme le recommande le Médiateur, les frais administratifs ne devraient pas être réduits pour certains demandeurs (bénéficiaires du CPAS, demandeurs d’asile…), la Ministre m’a simplement indiqué qu’elle n’y était pas opposée. A bon entendeur…

L’augmentation des frais d’équivalence de diplôme était donc une mauvaise mesure, les promesses qui l’accompagnaient n’ont pas été tenues, et les conséquences qui s’ensuivent sont assumées par d’autres : la classe.